Je suis maman de 2 enfants, J., 6 ans scolarisé à l'école maternelle, et de J., 1 an, qui était en accueil de jour à la crèche jusqu'à la semaine dernière. J'ai suspendu l'accueil car les mesures de précautions sanitaires au sein de la crèche sont abusives.
J'ai une rage immense en moi sur tous ce que l'on subit actuellement. Pas d'école, priorité pour les modes de garde pour les "professions utiles " , les interdictions de circuler librement, le port du masque partout tout le temps, l'école par internet, les bibliothèques toujours fermées, les centres sportifs,... la liste est trop longue.
Au bout d'un mois d'école à la maison, j'ai informé la maîtresse de suspendre la continuité pédagogique, cette déferlante d'écran a rendu mon fils complètement dingue ! Puisque je dois faire l'école moi-même, je la fais à ma façon avec un stylo et des livres.
J’ai passé des heures sur ma tablette pour vous dire que mon temps d'écran a explosé et que si j’avais su tout ça il y a dix ans je n’aurais pas fait d’enfant.
J’ai retiré ma fille de la crèche avec rupture du contrat alors qu’il y a un an je me débattais à en pleurer pour avoir une place et aujourd’hui ça m’a fait ni chaud ni froid. Parce que pour les règles sanitaires qu’on impose c’est de la pure maltraitance : peu de jouets, peu de contact,peu d’enfants, port du masque, interdiction aux parents de circuler dans la crèche, etc et je n’ai pas besoin d’étude pour savoir que cela va être délétère à ma fille de 18 mois. Mon fils est suivie chez l'orthophoniste, depuis bientôt 2 ans alors qu'on partait pour 6 mois au départ. Pendant le confinement, on a fait de l'orthophonie via Skype !! Un non-sens !
Ce matin, j'ai demandé à l'orthophoniste (on a repris le chemin du cabinet) si le port du masque perturbait l'acquisition du langage à l'âge de ma fille c'est à dire 18 mois : c'est évident, les crèches ont repris depuis presque 1 mois déjà... imaginez si cette situation perdure le casse pour les tout petits. Avant quand un enfant était malade, on envoyait un mail à la maîtresse et on restait à la maison avec son enfant. Maintenant c’est la directrice de l’école qui t’envoie un mail pour ton employeur pour te dire de rester à la maison avec ton enfant parce que quoi ? la société est MALADE ! Mes amis en télétravail avec des enfants en bas âge, sont au bord du burn-out. Parce que l’école et les crèches ne reprennent pas tous les enfants, ni à temps plein. Il faut désormais avoir une profession jugée utile à la nation pour bénéficié de ces places. Pour les autres débrouillez-vous Pendant le confinement, j’ai fait 2 téléconsultations avec mon pédiatre pour enfin avoir le droit d’aller en cabinet et bénéficier d’une auscultation pulmonaire pour ma fille. Alors qu’elle avait une dyspnée et qu’elle a du prendre de la ventoline 6x fois par jour, alors qu’elle n’est pas asthmatique.
L’année dernière j’ai travaillé 3 mois à Htp 2 ( hôpital 2.0 de Strasbourg) au sein d’un bloc opératoire dernier cri qui à rendu le personnel dingue, toutes catégories confondues, même les informaticiens de l’hôpital en perdaient leur latin. Aujourd’hui mes copines infirmières de Colmar craquent à la vue de leur planning pondu par un logiciel fou ! Vous savez, la mise en place de menus en QR code pour les restaurants sont facturés 850 euros, sans parler des mises à jour à chaque changement de menus, c'est la mort de tous les petits restaurateurs sur le long terme au profit des grandes chaînes de malbouffe.
Ce mouvement initié par le rejet du tout numérique dans l’enseignement avec l’enseignement distanciel et l’enseignant à distance de l’élève doit être plus large car ce virus devient un virus numérique en fait.
Et si vous voulez rassembler plus de gens, il faudra parler des méfaits du télétravail à outrance, des enfants qui deviennent vos co-workers, des méfaits de la téléconsultation médicale à outrance, de tous ces gens qui n'ont pas pu être présents lors du dernier souffle de leur proche, qui n'ont pas pu réaliser une cérémonie avec tous leurs proches et qui vont avoir un mal fou pour faire leur deuil. Pensez à tous ces vieux en EHpad qu'on a cloisonnés dans leur chambre, avec une tablette ou un smartphone pour voir leur proches.
Ce n'est pas que l'école sans contact, c'est la fin du serveur du restaurant, le médecin sans auscultation ou comment majorer l'erreur médicale à son plus au point, l'argent sans monnaie (l'argent est sale on le sait depuis longtemps mais contaminé, la bonne blague !), le deuil sans accompagnement en fin de vie, c'est le sport sans adversaire et sans amis mais devant son écran dans son salon, la e-bibliothécaire sans contact qui choisit vos livres, les courses sans contact, le marché sans contact,.....et je vous laisse compléter.
Très peu d’entre nous étaient préparés à suivre un enseignement à distance « intense ».
Pour ma part, les premières semaines étaient très difficiles. L’organisation était compliquée : impossibilité de se connecter les premières semaines. En effet, étant donné que nous ne possédons plus de manuels papier, le numérique a été notre seul moyen de suivre cet « enseignement à distance ». Selon moi, cela comporte donc des inconvénients non négligeables. Car nous avons passé un nombre d’heures devant cet écran (encore maintenant d’ailleurs) assez important. Sans arrêt en train de se connecter pour récupérer les travaux du jour. S’ajoute en plus, les cours par visio conférence. Cependant, je ne pense pas être à plaindre car je pense notamment aux personnes qui ne possèdent pas d’ordinateur, et à quel point cette période a pu être encore plus compliquée quant à cet « enseignement à distance ».
Je pense qu’il est compliqué de suivre un enseignement complet, à distance. Car lorsque que l’on assiste à un cours en classe, les professeurs sont présents pour enseigner certaines notions et nous les faire comprendre. L’enseignement à distance est différent, les professeurs peuvent nous fournir une quantité d’information plus réduite et donc la compréhension auprès de l’élève peut se faire avec plus ou moins de difficulté. Je ne considère pas cet « enseignement à distance » comme une rupture, car nous avions tout de même des notions à travailler et l’enseignement est, certes différent, mais existant. Cependant le terme de continuité semble fort.
Je pense que ce n’est pas le cas de tout le monde, mais personnellement, retourner en cours ne serai pas de refus ! Je préfère de loin être dans une classe avec un prof qui fait cours plutôt que de devoir travailler seule sans interaction avec le prof ou même des élèves. Et puis au-delà des cours, il y a l’envie de retrouver l’ambiance qui s’installe au sein de la classe, du lycée. Malheureusement pour moi, je ne suis pas conviée à un retour en classe. Bien évidemment je ne suis toujours pas à plaindre, mais j’aurai quand même aimé pouvoir clôturer cette année.
Pour la continuité pédagogique, le travail a été vraiment dur, en réalité j’ai réussi à travailler les premiers jours, mais il faut dire qu’un ordinateur n’est pas l’outil de travail adéquat pour un lycéen. Donc finalement j’ai lâché et n’ai presque plus rien fait. J’ai entendu que Blanquer souhaitait poursuivre l’école à distance. Voila comment robotiser des jeunes qui passent, selon moi, assez de temps sur les écrans.
Au début, il était très difficile de s’adapter à ce nouveau format de cours entièrement en ligne et non plus en présentiel, donc sans professeurs qui savent nous intéresser et nous captiver, avec à la place un écran. < br/> J’ai d’abord eu du mal à m’organiser pour recopier les cours de la journée, en plus d’assister aux cours virtuels (qui sont placés pour la plupart sur des heures de cours d’autres matières de l’emploi du temps « pré-confinement »), et de m’avancer dans les devoirs pour les jours à venir. J’arrive désormais à bien m’organiser, mais maintenant j’ai des baisses de motivation pour travailler. Je pense que cela est dû au fait qu’il faille rester tous les jours et à chaque instant de la journée devant son ordinateur pour ne rien rater aux cours, aux mails, ce qui est très fatigant en plus d’être mauvais pour les yeux… Les supports papier manquent donc vraiment.
L’enseignement à distance est pour moi une expérience mitigée.
Il m’est extrêmement difficile de trouver la motivation pour travailler. Être seule ne favorise pas ma concentration et mon envie de travailler, et la moindre petite chose devient une grande distraction. De plus gérer l’arrivée de tous les mails ainsi que comprendre les attentes de tous les professeurs tout en réorganisant son temps de travail demande un temps d’adaptation et de nombreux essais pour trouver la combinaison optimale. Travailler ses cours seule, malgré des cours originaux et « appétissants » c’est pour moi un réel défi. De plus, passer chaque jour une dizaine d’heures devant un écran d’ordinateur+téléphone m’a donné à plusieurs reprises des maux de têtes et des douleurs au niveau des yeux (complètement inédit). Je regrette vivement le temps des manuels papier, que j’aurais pu emporter n’importe où pour me mettre à l’aise. J’ai hâte de reprendre les cours et d’assister à des cours vivants et interactifs, de suivre et de réviser le nez dans mon cahier.
Ce troisième trimestre était particulièrement stressant et compliqué.
Les choses simples comme des livres et du papier m’ont manqué.
Il y a eu des surcharges de travail, le fait qu’il y a beaucoup de matières et pas d’horaires fixe, c’était assez compliqué. En revanche l’idée de la classe virtuelle ne m’a pas du tout aidée, ayant plusieurs ordinateurs mais une famille qui travaille dessus je ne pouvais pas y assister. Mais l’idée que je serais pénalisée à causes de mes absences sur les cours virtuels me stresse car ce n’est pour autant que je n’étais pas investie. Cependant l’idée de « garder le lien » était aussi compliquée parce que la masse de cours et de devoirs qui sont sur la messagerie ne m’a pas permis de répondre à chacun de mes professeurs. Beaucoup de stress sur le bac de français qui est annulé, et des notes assez basses, je me suis focalisée plus sur mes matières « importantes », ce que je n’aurais pas dû faire.
Mon fils est un très bon élève : il est assidu et il s'est toujours appliqué à rendre un bon travail à ses professeurs envers qui il est respectueux. Il a toujours eu les félicitations tout au long de sa scolarité. Mais il est réservé et l'isolement du confinement lui a fait perdre tous ses repères.
J'ai constaté qu'il n'a pas su s'adapter à ce nouveau mode de communication par mail. Ce flot d'informations via différents canaux (mails, cahier de texte, emploi du temps, travail à faire, moodle) l'a débordé.
Mon fils a besoin d'une relation en présentiel avec les professeurs. C'est comme cela qu'il donne le meilleur de lui même.
Autre inconvénient de l'école à la maison : un isolement dont il n'a pas su sortir. Mon fils n'est pas adepte des communications par réseaux sociaux. Mais comme tout jeune il a besoin d'échanges avec d'autres jeunes et lorsque les rencontres au lycée le lui permettent, il a de bonnes relations avec ses pairs. Résultat [du confinement], il a trouvé dans les jeux en ligne et dans les vidéos de youtubeurs sa distraction et ses pseudo-échanges avec d'autres personnes que la famille. Il a contracté de mauvaises habitudes de travail, jouant en ligne, tout en rédigeant un devoir. De mes 4 enfants c'est lui, le lycéen qui a eu le plus de mal à sortir de son lit. Il y revenait dès que le repas était fini pour y retrouver ses écrans. Il répondait à nos sollicitations (aide au jardin ou quelques menues tâches ménagères). Mais globalement en l'absence de tout déplacement pour se rendre au lycée il a été très statique. Et il a passé ses journées entières devant un écran sous prétexte de travailler.
Un drôle de fonctionnement où les parents ont été mis à distance : D’ordinaire, lorsqu'un enfant ne se présente pas en cours ses parents sont immédiatement mis au courant. Lorsque l'élève se présente à nouveau devant le professeur il sait qu'il va devoir rendre compte de son absence ou de son devoir non rendu et cela se fait dans la semaine. Là rien. Cette tolérance fictive a laissé croire aux élèves à une impunité. Et trois mois plus tard ils ont découvert qu'ils étaient sanctionnés dans les commentaires du bulletin final, sans avoir été rappelés à l'ordre individuellement, comme ils l'auraient été en présentiel.
Nous, parents, ne pouvions suivre le travail de nos enfants (1 écolier, 2 collégiens, 1 lycéen). Nous avons soutenu le plus jeune (4 à 5 heures de travail par jour). En télétravail nous étions obligés de compter sur l'autonomie des plus âgés.
Les règles n'ont pas été clairement établies ni avec nous les parents, ni avec les élèves : les classes virtuelles étaient-elles obligatoires ? Mon fils a peut-être compris un peu vite que non puisqu'il n'était pas rappelé à l'ordre. Y aurait-il un bulletin et quel en serait le contenu ? C'est à la veille du conseil de classe que nous avons compris qu'il y aurait des mentions pour cette période. Ces remarques dans le bulletin sont-elles légitimes alors que les messages du Ministère de l'éducation appelaient à une bienveillance tenant compte des conditions très variables pour les élèves ? (...) Cette tâche peut avoir des conséquences d'orientation à la veille de Parcourssup. Au cours de ces 3 mois les professeurs ne se sont pas inquiétés de mon fils, concentrés sans doute sur d'autres décrochages scolaires. Mais alors pourquoi le sanctionner de cet abandon à lui même ? Où est l'indulgence ? Où est la bienveillance ? Que peut ressentir un jeune qui n'a jamais failli et qui tout a coup est abandonné à son premier dérapage ?
Je conclurai en disant que j'espère instamment qu'on ne touche pas à l'institution scolaire en présentiel. L'établissement scolaire "physique" est indispensable à bien des points de vue :
Pour l'apprentissage : on ne peut se passer de l'imprégnation que permet un cours en présentiel. Mon fils retient en grande partie le contenu du cours en l'écoutant et en prenant des notes. Lire un pdf n'a pas du tout la même efficacité. Cela ne permet pas cette appropriation qui passe par les mémoires orale et kinesthésique. Que restera-t-il au final de cet enseignement à distance ?
Mais le lycée ce n'est pas qu'un lieu de transmission de savoir : c'est un lieu pour grandir avec d'autres, passer les étapes "rituelles" vers l'âge adultes avec ses pairs, c'est rencontrer d'autres adultes que ses parents. C'est s'ouvrir au monde et à la société en ayant un espace autre que la famille pour développer des idées, faire des rencontres, s'enrichir intellectuellement.
C'est aussi un gage de santé physique et mentale : pratiques sportives, déplacements à vélo, changement d'air !
Bref l'école "physique", j'en suis convaincue est indispensable à une société équilibrée.